La thyroïde est une glande qui va produire des hormones que nous présenterons dans cet article. Pour rappel une hormone est une substance produite par un organe de l’organisme et qui agit loin de son lieu de production. On l’appelle aussi la glande thyroïde.
Les hormones thyroïdiennes et l’iode
Le rôles des hormones thyroïdiennes
Les dérèglements de la thyroïde : l’hyper- et l’hypothyroïdie
Le goitre thyroïdien
Carence en iode et ses conséquences
L’iode en prévention du risque nucléaire
Situation – Anatomie
La thyroïde est une petite glande située à la base du cou en avant du larynx et de la trachée. Elle pèse entre 20 et 30 grammes (légèrement plus chez la femme).
La glande thyroïde a la forme du « H » de la marque automobile Honda®. On la divise généralement en 4 parties :
- Deux lobes : un lobe droit et un lobe gauche
- L’isthme qui réuni les deux lobes
- Il y a un souvent un petit lobe supplémentaire appelé pyramide de Lalouette ou lobe pyramidal
Les hormones thyroïdiennes et l’iode
Comme nous l’avons déjà évoqué, la thyroïde produit des hormones. Les principales sont la T4 (tétraiodothyronine ou thyroxine) et la T3 (triiodothyronine).
La T4 n’est pas directement active alors que la T3 est directement active. La T4 est transformée dans la circulation sanguine en T3 par la 5′ iodothyronine désiodase (si tu oublies son nom ce n’est pas bien grave !). La T4 va simplement perdre un atome d’iode pour donner la T3.
La production de ces hormones nécessite une grande quantité d’iode. L’iode est l’atome essentiel à la structure de ces hormones. Il faut 3 atomes d’iode pour former de la T3 et 4 atomes pour former la T4. La thyroïde stocke une grande quantité d’iode.
Les besoins journaliers en iode sont de 100 µg chez l’adulte et de 150 µg chez la femme enceinte. Les besoins sont augmentés chez la femme enceinte pour couvrir ceux du fœtus.
La thyroïde produit une autre hormone bien moins connue : la calcitonine. Celle-ci à pour rôle de diminuer le taux de calcium et de phosphore dans le sang et d’éliminer du sodium dans les urines.
Le rôles des hormones thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes ont un rôle essentiel pour la régulation de toutes les fonctions de l’organisme.
Elles interviennent dans la régulation du métabolisme de base c’est à dire la quantité d’énergie produite par un individu dans des conditions bien précise.
Elles ont un rôle extrêmement important dans la thermorégulation/régulation de la température corporelle.
Elles permettent de maintenir le taux de protéines, lipides et glucides dans notre sang.
Les hormones thyroïdiennes ont tendance à éliminer l’eau de l’organisme.
Elles participent à la croissance et à la différenciation cellulaire, au développement du système nerveux.
Elles assurent un fonctionnement musculaire normal et participe au maintient d’un rythme cardiaque normal.
Enfin, elles interviennent aussi au niveau du système gastro-intestinal.
Les dérèglements de la thyroïde : l’hyper- et l’hypothyroïdie
On comprend mieux l’importance de ces hormones en cas d’hyperthyroïdie ou d’hypothyroïdie. Hyper- quoi et hypo- quoi ? Quelques explications s’imposent en effet.
Dans les deux cas, ce sont des situations pathologiques et un médecin devra prendre en charge le patient en raison de nombreux dérèglements observés.
L’hyperthyroïdie
On parle d’hyperthyroïdie lorsque la thyroïde produit trop d’hormones thyroïdiennes.
Voici des troubles pouvant être observés :
- Une perte de poids
- Des diarrhées
- Une hyperthermie = sensation d’avoir chaud
- Une tachycardie = accélération du rythme cardiaque
- Une sensation de fatigue
- Des tremblements
- Des troubles de l’humeur
Attention tout ces troubles ne sont pas présents en même temps ! Seul le médecin posera le diagnostic d’hyperthyroïdie.
Dans le cas d’une hyperthyroïdie on parle d’hypercatabolisme. On peut dire que l’organisme fonctionne à une vitesse plus importante que la normale.
L’hypothyroïdie
On parle d’hypothyroïdie lorsque la thyroïde ne produit pas assez d’hormones thyroïdiennes.
Ici on va observer les troubles inverses ! Voici quelques exemples :
- Une prise de poids
- Des constipations
- Une hypothermie = sensation d’avoir froid
- Une bradycardie = diminution du rythme du cardiaque
- Des crampes musculaires
- La perte des cheveux
- Des troubles de la mémoire
- Des difficultés à se concentrer
- Une tendance à la dépression
Une nouvelle fois tous ces troubles ne sont pas présents en même temps ! Seul le médecin posera le diagnostic !
Dans une hypothyroïdie l’organisme fonctionne au ralenti.
Le goitre thyroïdien
Le goitre est une augmentation du volume de la thyroïde. Cette augmentation est souvent visible. Il se manifeste par un gonflement au niveau du cou. Le goitre thyroïdien peut être observé dans le cas d’une carence en iode, d’une hyperthyroïdie ou d’une hypothyroïdie.
Attention, le goitre peut avoir une autre origine qu’un dysfonctionnement de la thyroïde. Dans certaines famille il est courant d’observer un goitre de génération en génération. Le tabac est également un facteur de risque.
Carence en iode et ses conséquences
Une carence en iode expose aux risques de l’hypothyroïdie. En effet, si l’organisme n’a pas assez d’iode, il ne peut pas synthétiser suffisamment d’hormones. Ceci est particulièrement grave au cours de la grossesse. En effet, le fœtus fabrique lui aussi ses propres hormones thyroïdiennes à partir d’iode. Ceci explique les besoins augmentés en iode pour la mère.
Une carence en iode pour le fœtus peut être catastrophique. On va observer un retard de croissance important et des troubles du système nerveux. L’enfant aura des capacités mentales diminuées. On parle de crétinisme.
Tu as peut être déjà lu ou entendu le capitaine Haddock dans Tintin employer comme juron « crétin des Alpes ». Jusqu’au début du siècle dernier, le nombre de crétins était plus important dans les régions éloignées de la mer. En effet, l’iode est apporté par l’alimentation et il est présent en grande quantité dans des aliments tels que le poisson, les fruits de mer ou tout simplement le sel de mer. Dans les régions côtières les besoins en iode étaient largement couvert par l’alimentation alors qu’en montagne, les populations étaient plus exposées à la carence en iode. Tout était histoire d’habitudes alimentaires !
Les enfants naissaient crétins en raison d’une carence en iode de leur mère au cours de la grossesse.
Aujourd’hui, le sel de table est supplémenté en iode. Le crétinisme n’est plus observé dans les pays à haut niveau de vie.
L’iode en prévention du risque nucléaire
En cas de catastrophe nucléaire, les autorités demandent à la population d’absorber des comprimés d’iode. Ceci a pour but de saturer la thyroïde en iode. En effet, comme nous l’avons vu la thyroïde est le principal lieu de stockage et d’utilisation de l’iode.
En cas de catastrophe nucléaire, de grandes quantités d’iode radioactif sont libérées dans l’atmosphère. Si l’on absorbe ses atomes d’iodes radioactif ils vont se fixer préférentiellement dans la thyroïde si celle-ci n’est pas saturée. L’iode radioactif peut entrainer à long terme une hypothyroïdie et des cancers.
Doit-on avoir des comprimés d’iode chez soi ?
Si tu habites près d’une centrale nucléaire, des comprimés d’iode doivent être présent chez toi. Ils sont à absorber uniquement en cas d’alerte nucléaire. En France, ces comprimés sont délivrés en pharmacie. Dans le cas contraire il n’est pas nécessaire d’avoir des comprimés d’iode chez toi. Ils seront délivrés par les autorités en cas de risque nucléaire important.