La science à portée de clic

Voici quelque chose d’intéressant qui va te permettre d’apprendre la botanique et que tu peux faire tout au long de l’année. Nous allons d’abord voir ce qu’est un herbier, et comment le réaliser.

Un herbier, c’est quoi ?

Une fiche de l'herbier de Jean-Baptiste de Lamarck

Une fiche de l’herbier de Jean-Baptiste de Lamarck (18ème et 19ème siècle)

C’est une sorte de livre dans lequel on place des feuilles d’arbres, des fleurs, parfois même des racines que l’on a séché et aplati. Chacune de ces feuilles, fleurs, racines… sont appelées des spécimens.
On place généralement un spécimen par page et on y inscrit le nom de la plante, le lieu et la date de la récolte. Les grands botanistes notent même les choses particulières qu’ils observent sur la plante : la couleurs du troncs de l’arbre, l’environnement, la qualité du sol, etc…

C’est en quelques sortes une collection de plantes, séchées pour être conservées. Ils sont utilisés par les scientifiques pour observer et classer les plantes par famille, par groupe, etc…

Si l’herbier est conservé plusieurs dizaines voire centaines d’années, il est intéressant pour les botanistes de voir quelles plantes poussaient à l’époque où l’herbier a été fabriqué. Cela permet parfois de découvrir des plantes disparues depuis des dizaines d’années et dont on ignorait l’existence.

Un peu d’histoire

Luca Ghini

Luca Ghini

Les herbiers existent depuis des siècles. Avant le 15ème siècle, ce mot désignait un livre dans lequel on retrouvait des dessins de plantes. Ce n’est que vers le 15ème siècle qu’on a commencé à répertorier de vraies plantes séchées dans des ouvrages, qui se sont alors appelés herbarium, herbier en Latin.

Le premier herbier de ce type aurait été fait par Luca Ghini (1500 – 1556), un botaniste italien, mais il n’a pas été conservé. Un des premiers herbiers conservés de nos jours est celui de Felix Platter (1536 – 1614), un médecin suisse.
 
 

Crée ton herbier

Tu peux toi aussi créer ton propre herbier ! Même si on le fait généralement au printemps, là où la végétation est la plus importante, tu peux le faire à n’importe quelle période de l’année. Cela te permettra de trouver des plantes qui ne poussent par exemple qu’en hiver, ou d’avoir des feuilles de différentes couleurs si tu récoltes en automne.

Le matériel nécessaire

  • Un grand sac pour la récolte
  • De l’essuie-tout pour le séchage
  • Des gros livres (dictionnaire, annuaire, etc…)
  • Un classeur pour constituer ton herbier et ajouter autant de fiches que tu le souhaites, au fur et à mesure des récoltes
  • Des feuilles cartonnées, type papier Canson, pour constituer les fiches de l’herbier
  • Du ruban adhésif ou de la colle pour fixer les plantes

Le thème de ton herbier
Avant toute chose, choisis le thème de ton herbier. Vas-tu recenser seulement les feuilles d’arbres, les fleurs, les petites plantes, etc… à toi de choisir. Tu peux aussi ne pas choisir de thème particulier et recenser les plantes, fleurs, ou feuilles qui te plaisent le plus.

La récolte des spécimens
Profite d’une promenade en forêt ou à la campagne pour commencer la récolte de tes spécimens.
Voici quelques règles de bases pour une bonne récolte :

  • Évite de récolter des feuilles déjà sèches (tu ne pourras pas les aplatir).
  • Évite de faire la récolte lorsqu’il pleut ou lorsqu’il a plu peu de temps avant : les spécimens seront gorgés d’eau et le séchage sera long et la plante risque de moisir.
  • Mets les plantes délicatement dans un grand sac.
  • Attention, ne récolte pas tout et n’importe quoi : récolte seulement ce que tu es sûr de vouloir mettre dans ton herbier.
  • Si tu reconnais une plante rare ou protégée, ne la récolte surtout pas, tu participerais à sa disparition !
Une feuille de Ginkgo biloba en séchage

Une feuille de Ginkgo biloba en séchage

Le séchage des spécimens
De retour à la maison, tu vas devoir faire sécher les spécimens que tu as récolté.
Pour ce faire, place chaque spécimen entre 2 feuilles d’essuie-tout. Place le tout dans un grand livre pour que le spécimen soit bien aplati. Le séchage dure ensuite de quelques jours pour les spécimens les plus fins, à plusieurs semaines pour les plus épais.

Avec chaque spécimen mis à sécher, n’oublie pas d’indiquer la date et le lieu de la récolte. Cela sera nécessaire pour faire les fiches.

Le montage de l’herbier
Lorsque les spécimens sont bien secs, tu peux passer au montage de l’herbier.
Commence par préparer tes fiches : perfore autant de fiche que nécessaire pour les ranger dans le classeur. Sur chaque fiche, il faudra :

  • Identifier le spécimen et donc connaitre son nom. Si tu ne le connais pas, demande à tes parents ou tes grand-parents. S’ils ne connaissent pas le spécimen, tu peux aussi demander à ton professeur de SVT ou même nous envoyer une photo, nous t’aiderons.
  • Inscrire la date et le lieu de la récolte.
  • Inscrire éventuellement les observations que tu as pu faire : qualité du terrain (rocheux, terre, …), la taille de l’arbre sur lequel tu as prélevé une feuille, la couleur du tronc, etc… tous les détails qui peuvent te sembler utiles.

Le nom s’écrit généralement en langage commun, puis en nom latin. Le nom commun est celui par lequel on nomme la plante habituellement, par exemple, « pissenlit ». Lorsque tu as le nom commun, tu retrouves facilement le nom latin sur internet en recherchant « Nom latin pissenlit » dans Google. Ce qui donne pour le pissenlit : Taraxacum dens leonis.

Pour t’aider à former tes fiches, tu peux télécharger et imprimer les cadres que nous avons préparés :
Télécharger l’entête (Nom commun, nom latin)
Télécharger le cadre d’informations (date, lieu, observations)

Colle tout d’abord l’entête et le cadre d’informations, remplis-les, puis colle le spécimen.
Une fiche de ton herbier ressemblera donc à cela :

Exemple de fiche de ton herbier

Exemple de fiche de ton herbier

A toi de jouer !

A propos de l'auteur : Aloïs

Âgé d'une trentaine d'années, passionné d'informatique et de science, Aloïs est un des co-fondateur de ScienceJunior.fr. Il vit en France, à Nancy.